• Les trois princesses ensorcelées..

  • Les trois princesses ensorcelées

    CHMELOVA, Elena, Contes celtes, Gründ, 1992

    Je possédais de vastes terres, des vaches, des chevaux, des moutons et tout ce qui m’était nécessaire, je vécus heureux et vaillant jusqu’au jour où trois harpies me dépouillèrent de mon bien. Quand j’eus tout perdu, je me fis brigand et devins le bandit le plus redouté d’Irlande. Tout le pays parlait du brigand noir.

    Quant à ces trois sorcières qui m’avaient tout pris, il s’agissait des trois filles du roi d’Irlande de l’époque. C’étaient vraiment les plus belles jeunes filles que la terre eût jamais portées. Mais la nuit, un sinistre enchanteur les transformait en trois affreuses sorcières.

    Avant le jour où je fus dépouillé de tout, j’avais envoyé mes serviteurs

    J’écoutai longtemps les pas de l’ogre. Puis j’entendis des clappements de langue qui m’indiquèrent qu’il dînait. Enfin, j’entendis : «Chrr! Chrr! Chrr!» Il dormait et ronflait comme une toupie. «Il est temps de sauver ta peau!» me dis-je en sortant de dessous la corbeille. Je retins mon souffle et avançai le plus doucement et précautionneusement qu’il m’eû été donné de faire dans ma vie. Je regardai autour de moi pour voir si je ne trouvais pas une échelle ou une corde avec laquelle le géant aurait pu pénétrer dans la grotte. Et en effet, pour ma sauvegarde, il existait une sorte d’immense échelle taillée dans la roche. Quand le géant s’en allait, il prenait soin de la retourner contre le mur pour que personne ne puisse la voir et s’en servir. Mais à présent, elle était là, bien dressée au bon endroit et je grimpai dessus avec l’agilité d’un écureuil.

    «Alors, dis-moi, roi Conal, n’est-ce pas une mort certaine qui m’avait frôlé là, aussi certaine que celle qui menace ce jeune prince?»

    «Tu as raison. A partir de maintenant, ces trois jeunes gens sont mes hôtes. Mais ne t’imagine pas que cette huile chauffe en vain dans ce chaudron. Tu t’es tiré de bien des situations. Nous allons voir à présent comment tu vas éviter la mort inévitable qui t’attend.»

    «La mort est peut-être inévitable, mais son heure n’est pas fixée», répondit le brigand noir. « Je vais te raconter comment j’ai évité une mort certaine et comment je puis être encore là aujourd’hui.»

    «D’accord, raconte. Et si tu dis la vérité, je t’épargnerai et vous serez tous mes hôtes.»

    Le brigand noir s’assit sur le coin du banc de pierre. Il détourna les yeux de la vue du roi Conal pour contempler le feu. Et le roi Conal comme les trois frères l’écoutèrent tandis qu’il se mettait à parler...


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